Lors du voyage solidaire au féminin, les Françaises ont participé à la plantation de Moringa Oleifera, plus communément appelé "nebeday" au Sénégal. Présent en Inde, en Afrique ainsi qu’en Amérique du sud, l’arbre tropical, composé de 13 espèces, connaît de multiples usages. De la racine au fruit, de la graine à la feuille, tout se transforme et s’utilise. Ses principales qualités ? Son apport nutritionnel et sa durée d’exploitation longue (entre 10 et 15 ans).

Les scientifiques s’intéressent au Moringa à la fin des années 80 pour le traitement des eaux, ses graines contenant une protéine capable de clarifier le liquide. Les pays du sud pourraient donc produire localement leur fluctuant, et éviter l’importation, pour accéder plus largement à l’eau potable. Mais des problèmes de moyens se posent encore, notamment pour le stockage de l’eau. Peu de stations de traitement villageoises existent. Le faire dans chaque foyer est une charge encore trop lourde - 1h30 de traitement par jour - l’eau ne pouvant être stockée plus longtemps sans être contaminée.

"Le Moringa est passé en une décennie du statut de plante marginale à celui de nouvelle ressource alimentaire et économique pour les pays du sud" - Armelle de Saint-Sauveur, ethnobotaniste et présidente de l’association Moringanews.

Autre domaine d’exploitation des graines de Moringa : la production d’huile. Claire, sans odeur et très résistante à l’oxydation, elle intéresse de plus en plus le domaine de la cosmétique. Plusieurs marques comme Body Shop, Clarins ou Yves Rocher l’utilisent dans certains de leurs produits mais dans des quantités faibles. La production demeure difficilement rentable pour les producteurs. Ne pouvant pas cultiver en même temps feuilles et graines, il leur faut choisir. La production de graines demande 2 ans de culture là où la récolte de feuille est presque immédiate.

La principale qualité du Moringa, et peut-être la moins difficile à exploiter, réside dans les composants nutritifs de ses feuilles. De plus en plus d’ONG s’y intéressent. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a élu le moringa "culture traditionnelle du mois" en septembre 2014. La Croix-Rouge togolaise - soutenue par la Cartier Charitable Foundation, le réseau d'entrepreneurs sociaux Ashoka, l’entreprise Kinome et l’association Moringanews - a mis en place un programme de trois ans visant à développer une filière à fort impact social, nutritionnel et environnemental dans le pays avec l’association APPEF-Togo (association pour la promotion des planteurs d'essences forestières du Togo). Au Sénégal, l'association Nebeday œuvre dans ce sens et promeut la gestion participative des ressources naturelles "par et pour les populations locales" en s'appuyant particulièrement sur les femmes du pays.