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Les vertus de l’arbre Moringa Oleifera
Toutes s’accordent sur ses apports en vitamines, minéraux et protéines. 100g de feuilles fraîches apportent autant de calcium qu’un grand verre de lait, autant de fer qu’un steak de bœuf de 200g, autant de vitamine A qu’une carotte, autant de protéines qu’un œuf, autant de vitamine C qu’une orange. Très riche en fibres, la feuille possède un taux de matière sèche très élevé (de 20 à 25%) là où les autres aliments végétaux tournent autour de 10% généralement. Ses effets sur l’hypertension, le cholestérol et le diabète sont avérés. "Le moringa n’est pas à mettre entre toutes les mains" souligne cependant l’ethnobotaniste. Certains nutriments - la Vitamine A, le fer ou les protéines - sont présents en très grande quantité. Cela peut constituer un risque pour les enfants souffrant de malnutrition aiguë. Pour le traitement de la malnutrition légère ou modérée, en revanche, le moringa s’avère très efficace.
"Le moringa est intéressant en préventif plutôt qu’en curatif mais ce n’est pas une plante miracle qui va sauver le monde" - Armelle de Saint-Sauveur.
L’une des priorités pour le docteur Saint Sauveur est d’inciter les mères à utiliser le moringa dans la cuisine en proposant des recettes pour conserver au maximum les nutriments. Très utilisés autrefois, beaucoup de légumes-feuilles ont été oubliés par les populations locales : "aujourd’hui, on est passé de la sous-nutrition à la malnutrition. Les gens se retrouvent avec des problèmes de cholestérol et de diabète car ils mangent trop de sucre et trop de pain", précise-t-elle. Les locaux reviennent vers les produits traditionnels tels que le moringa, le bissap, les feuilles de baobab ou le manioc pour leurs vertus. Cette tendance s’inscrit dans un contexte mondial de revalorisation des produits locaux et des traditions culinaires.
"Transformées ou non, les feuilles de moringa constituent une nouvelle production agricole à fort potentiel de revenus et d’emplois, mais aussi un aliment de haute valeur nutritionnelle à destination des familles et des entreprises" - Armelle de Saint-Sauveur.
Autre enjeu de taille, aider au développement de la production du moringa, qui reste artisanale et non encadrée par des normes sanitaires. "Ce sont actuellement des agriculteurs locaux, des groupements de femmes, ils font cela en brousse, avec les matériaux du bord", constate l’ethnobotaniste. Dans ce cadre, Armelle de Saint-Sauveur et son association Moringanews - soutenue par le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) et le Centre pour le développement de l’entreprise (CDE) - a élaboré, avec Moringa association of Ghana (MAG), le premier guide de production du moringa en 2010. Un document permettant aux opérateurs, fermiers, groupements de femmes, ONG et PME, d’atteindre de nouvelles normes de qualités et de mettre en pratique des méthodes simples de production, de transformation et de conditionnement.