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La place des femmes dans la société sénégalaise
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal est une république démocratique dont le régime politique est inspiré du modèle français de l’époque. Son premier président, l’homme de Lettres et fervent défenseur de la Francophonie Léopold Sédar Senghor, marque de son empreinte le pays qu’il dirige pendant 20 ans. Macky Sall en est actuellement le quatrième chef d’État.
Considéré comme un modèle de stabilité politique en Afrique, le Sénégal n’a jamais connu de coup d’État ni de régime militaire durant les 50 dernières années. La paix civile entre ses frontières est quasi-totale : fait rare sur le continent d’autant plus que le pays se compose d’une population pluriethnique riche. Wolofs (35%), Sérères (20%), Peuls (15%), Toucouleurs (10%) et Diolas (8%) font partie des principales ethnies qui se partagent le territoire. Les Sénégalais sont à 94% musulmans, à 4% chrétiens et à 2% animistes - croyants en l’âme de toutes choses (plantes, animaux, objets). S’appuyant sur l’islam, le régime matrimonial autorise la polygamie et permet à l’homme de pouvoir épouser jusqu’à 4 femmes.
"Un peuple, un but, une foi" - devise nationale de la république du Sénégal.
La situation économique du Sénégal reste très fragile, l’aide internationale assurant 20% de l’ensemble des dépenses du pays. Malgré un PIB de 11 milliards d’euros en 2013 - qui lui confère la place de "deuxième économie en Afrique de l’Ouest francophone derrière la Côte d’Ivoire" selon le ministère français des Affaires étrangères - la moitié des Sénégalais vit avec moins de 1,5€ par jour. Classé 154ème sur 187 pays par le rapport 2013 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Sénégal connaît une croissance annuelle de 4% - là où un taux de croissance de 7% est jugé nécessaire pour réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015. Les moins de 20 ans représentent 50% de la population - soit 7 millions de personnes - et son taux de chômage avoisine les 50%.
"Le Sénégal est ainsi confronté à un important défi de lutte contre la pauvreté et de création d’emplois décents pour les groupes vulnérables que constituent les jeunes, les femmes et particulièrement la population vivant en milieu rural" - PNUD.
Dans ce contexte difficile, les femmes sont particulièrement touchées. "La Sénégalaise, notamment celle du monde agricole, est encore fortement tributaire de traditions, hiérarchiques et demeure socialement dépendante des hommes de son entourage" souligne l’ONU (PNUD). Dans une société dominée par les hommes, les femmes subissent de nombreuses discriminations socio-économiques. Cantonnées à leur statut d’épouse ou de mère, leur accès aux ressources est fortement limité. La déscolarisation et l’analphabétisme les concernent en priorité. Sans parler de pratiques dont elles sont victimes au titre de la tradition comme l’excision. Malgré son interdiction par la loi, elle concernerait - il est difficile d’obtenir des données précises sur le sujet - encore 28% des femmes sénégalaises selon l’Unicef.