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La petite enfance
L’éducation constitue la deuxième privation - après le logement - pour les enfants au Sénégal selon l’Unicef. L’école est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans depuis la fin des années 90 mais l’application de la loi reste insuffisante. En 2011, ils étaient encore près de 20% à n’avoir jamais été scolarisés et 40% à ne pas fréquenter régulièrement l’école primaire.
Lutter contre la sous-scolarisation reste une priorité pour le gouvernement sénégalais qui signe dès 1989 la Convention des Nations-Unies sur les droits de l’enfant et, l’année suivante, la Charte africaine des droits et du bien-être des plus jeunes. En 2000, le Sénégal adopte les Objectifs du millénaire (OMD) et s’engage pour le développement de l’Éducation pour tous (EPT) d’ici à 2015. Le domaine de la petite enfance - concernant les enfants de 0 à 6 ans - est alors intégré à la nouvelle politique nationale. L’État s’engage en 2006 dans une prise en charge globale des tout-petits alliant à la fois l’éducation périscolaire, la santé et la nutrition. L’enjeu est de taille puisque la petite enfance représente 26% de la population sénégalaise, dixit l’Agence nationale des cases des tout-petits (ANCTP).
Un an plus tard, 180 cases des tout-petits (CTP) ont été construites dans le pays, dont 59% en zone rurale ou périurbaine - milieux défavorisés où les enfants sont les plus vulnérables. Structure communautaire, la CTP implique les familles dans sa gestion - les parents d’élèves versant une mensualité à l’école pour chaque enfant. Soutenue par de nombreuses ONG, la CTP est également prise en charge par l’État qui intervient dans les dépenses de l’établissement et dans la formation de son personnel. L’école maternelle publique de M’Bour - construite par Tche Kanam - bénéficie d’une participation du gouvernement à hauteur de 70%. La directrice ainsi que les trois éducatrices sont payées par l’État tandis que le reste du personnel - deux animatrices, deux aides maternelles, deux femmes de ménages et un gardien - sont rémunérés par l’association et par les cotisations des parents. En revanche, pour la case communautaire dans le village de brousse de N’Diarone - première école construite par Tche Kanam - le gouvernement n’intervient pas directement dans le fonctionnement de l’établissement mais pourvoit à la formation de l’animatrice de la case.
Hormis les activités d’éveil et de socialisation, la CTP porte son action sur le plan sanitaire, en collaboration avec des agents de santé. Les programmes en vigueur visent à dépister et à corriger les carences alimentaires chez les enfants. Des repas équilibrés sont préparés et servis sur place. La CTP accompagne et informe aussi les femmes - enceintes ou allaitantes - sur les besoins nutritionnels de la mère et de l’enfant.