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Comment lutter contre la mortalité infantile
Autre problème qui inquiète les professionnels du secteur : le peu d’adhésion aux mutuelles. Le régime de couverture sociale sénégalais n’est obligatoire que pour les fonctionnaires. Le reste de la population - soit 80% - est invité à adhérer aux organisations mutualistes mais seulement 13,6% l’ont fait en 2012. Pour certains, la politique de gratuité des soins élargie aux moins de 5 ans est contreproductive. Une assistance médicale existe déjà au Sénégal. Elle prend intégralement en charge les accouchements, les césariennes ainsi que les soins pour les personnes âgées (plan Sésame). Si l’État rend "gratuits tous les motifs de paiement, et donc tous les motifs d’adhésion à une mutuelle, les gens ne vont pas aller dans une mutuelle" remarquait déjà Farba Lamine Sall, conseiller en Économie de la santé au bureau OMS du Sénégal, dans une interview en 2013. Un avis partagé par l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) pour qui la politique de CMU ne fonctionnera qu’en rendant les adhésions aux mutuelles progressivement obligatoires.
"L’enjeu aujourd’hui est de faire en sorte que tout le monde comprenne la nécessité de s’affilier aux mutuelles et de renforcer leurs capacités" - Amadou Kanouté, directeur exécutif de Cicodev Afrique.
Dans son plan stratégique de développement de la CMU, le gouvernement sénégalais précise sa volonté d’étendre la couverture maladie universelle à 70% de la population d’ici à 2017. Un objectif très ambitieux pour le Sénégal qui dispose de trois ans pour faire ses preuves. D’autres pays en développement ont réussi le pari comme le Rwanda, dont le régime de couverture maladie est désormais obligatoire et où 90% de la population est assurée. Même si les conditions sont différentes pour le Sénégal, le résultat est encourageant. S’il y parvient, ce sera une grande avancée pour la situation sanitaire du pays.